Une politique culturelle forte, motrice de l'unité populaire
La culture constitue un autre domaine de querelle entre une gauche et une droite qui, aujourd'hui, peinent à la défendre réellement.
La gauche prétend défendre les artistes et les professionnels de la culture. Cependant, elle les met en difficultés et les alourdit de contraintes au travers d'une application radicale et dictatoriale de critères de pseudo-tolérance, certains étant issus de la culture woke, qui politise l'apolitique, qui multiplie les anachronismes et les arrangements avec l'histoire. Pire, cet état de fait a pour conséquence le refus des conservateurs venus de l'étranger de s'intégrer à la société, qu'ils considèrent décadente. Cela alimente donc les fractures entre communautés et les discours de haine, au premier rang desquels les messages islamistes et évangélistes.
La droite, elle, défend pleinement la culture française, mais plus elle devient identitaire, plus elle néglige la protection des métiers liés et prive les artistes de leur libre arbitre, au profit d'une vision inamovible de la France qu'elle n'hésiterait pas à imposer d'une manière aussi dictatoriale que la gauche. À titre d'exemple, Marion Maréchal défend la suppression pure et radicale du régime des intermittents du spectacle. Une mesure qui réussit le tour de force d'être à la fois socialement dangereuse et culturellement contre-productive. En effet, cela revient à menacer les initiatives indépendantes (parmi lesquelles les plus respectueuses de la culture française) et à accroître la dépendance des artistes aux multinationales, celles-là même qui s'amusent aujourd'hui à reprendre des histoires célèbres en changeant uniquement un certain nombre de critères physiques des personnages principaux, sous l'influence de la même culture woke.
Notre positionnement est donc simple : défendre et développer la culture française ainsi que les métiers qui lui donnent vie.
Des quotas médiatiques pour aider les jeunes artistes français à se faire connaître
La première manière de défendre la culture française est d'en assurer l'efficace promotion. Le gouvernement Balladur et son ministre de la culture l'avaient fait à l'époque, en instaurant un quota de 40% de musique française sur les ondes radio. Cette mesure, d'essence protectionniste, s'avère également sociale parce qu'elle a conduit certaines stations de radio à élargir leur répertoire à de jeunes artistes, lançant ainsi leur carrière. En l'absence d'un tel quota, la banalisation de la musique anglo-saxonne aurait certainement privé nos nouveaux talents d'une visibilité méritée. Nous devons encourager ce dispositif en l'étendant aux productions françaises sur les chaînes de télévision, incitant ces dernières à créer de nouvelles émissions (notamment les jeux) plutôt que d'acheter les formats à l'étranger. Par ailleurs, un tel dispositif doit nous inciter à songer au retour d'émissions culturelles et de mettre en avant des genres aussi ignorés qu'accessibles, comme le court-métrage.
Refuser la régression sociale de la cancel culture
Notre culture n'est pas seulement menacée par une américanisation du monde et de l'occident installée depuis des décennies : elle est aussi combattue par les nôtres. Parfois pour des raisons légitimes, notamment pour mettre fin à des pratiques inutiles et génératrices de souffrances (corrida, chasses cruelles...). D'autres fois pour des raisons plus essentialistes et contestables. C'est le cas de la cancel culture, conséquence de la culture woke que véhicule la gauche intersectionnelle. Un des modes opératoires consistes à ostraciser l'apprentissage de tout l'héritage artistique d'un écrivain, musicien, cinéaste coupable de comportements répréhensibles, voire à peine soupçonné sans attendre le moindre jugement. Si les condamnations ne peuvent faire l'objet d'aucun doute, nous ne pouvons pas accepter la censure qui en découle, pour deux raisons :
- La création artistique : un film, un livre, un album, n'est jamais à l'origine d'un délit ou d'un crime et ne peut en aucun cas en être tenue pour responsable.
- Le reste de l'équipe - éditeurs, autres musiciens, autres acteurs, équipes techniques, métiers de la distribution - ne sont en aucun cas responsables du comportement de la personne dénoncée et subissent une double injustice : leur travail se voit censurer, et ils se voient marqués au fer rouge par suite malgré leur totale innocence.
Nous nous opposons donc fermement à l'injustice, voire la répression sociale que constitue la cancel culture, et estimons licite d'introduire des normes protectrices en ce sens.
Protéger les travailleurs de la culture
Pour vivre de la création, les artistes ont trois alternatives notables :
- La dépendance des grandes maisons d'éditions, synonyme d'une dépendance de leurs exigences stylistiques, et donc une soumission à la culture woke pour celles qui l'adoptent.
- La micro-entreprise et l'insécurité sociale qu'elle procure, dans les arts comme dans tous les autres domaines.
- Le régime des intermittents du spectacle, exception française à laquelle nous sommes profondément attachés. Nous nous opposerons farouchement à toute tentative de suppression de ce régime, et dénonçons l'hypocrisie de ce qui souhaitent cet abandon incohérent avec le "patriotisme" ou le "conservatisme" dont ils se prévalent. Une réforme peut et doit cependant être envisagée afin d'aboutir à une répartition plus équitable entre ses bénéficiaires, et de prévenir les abus parfois observés.
Promouvoir les nouvelles approches artistiques et sortir du schéma psychorigide des étiquettes
La complexité et la diversité stylistique sont des richesses que le monde du spectacle vivant devrait mieux accepter. Aujourd'hui, et ce notamment en musique, le spectacle vivant se réfugie, par souci pécuniaire et dans le refus généralisé des prises de risques, dans une approche très cloisonnée des styles musicaux. Rock, rap, musiques urbaines, classique, électro, variété, pop... Les musiciens et groupes désireux de se donner en concert ne sont pas assez jugés sur leur qualité artistique, et trop sur leur capacité à se conformer à ces confortables classements. Or les villes et pays du monde n'ont su dépasser leur propre audience et changer le cours des choses qu'avec les nouveautés de style, comme la french touch depuis les années 1990. Nous voulons permettre à la France d'influencer à nouveau ses semblables en valorisant l'innovation stylistique.
Cela ne doit pas passer par des contraintes supplémentaires, trop lourdes pour les festivals existants, mais par la promotion de nouvelles initiatives. Les politiques de quotas définies au premier paragraphe seront l'occasion de mettre en avant les styles musicaux dont le monde entier est susceptible de s'inspirer dans les années à venir.



