Immigration et démographie : un équilibre à bâtir
Sujet favori des débatteurs pour ses fortes propriétés inflammables, l'immigration n'en reste pas moins une priorité désignée par les Français dans les sondages qui s'enchaînent. C'est aujourd'hui sa non-prise en compte, ou sa mauvaise prise en compte, qui a poussé 33,42 % d'électeurs français dans les bras du RN et de ses alliés. Ce n'est pas sur le terrain de la haine que ce fait s'explique (il serait outrancier d'affirmer qu'un Français sur trois serait raciste). Mais sur celui de nos capacités d'accueil, de l'unité populaire de notre pays et, il faut le reconnaître, de la préservation de la sécurité.
Immigration : l'accueil digne avant la quantité
Rien n'est plus indigne, humiliant et révoltant qu'une promesse non tenue. Cette affirmation se vérifie en politique, mais aussi bien au-delà, y compris sur le plan migratoire. L'immigration, hors situations géopolitiques éprouvantes, s'explique aussi sur le plan économique. Souvent pour tenter de trouver un travail et avec la volonté de s'intégrer à la société. Parfois aussi pour profiter des prestations sociales, sans la nécessité ni l'envie de prendre part à cette même société. La gauche n'évoque que les premiers, l'extrême droite ne perçoit que les derniers.
Nous embrassons la question migratoire avec toute la complexité qui la caractérise, et défendons une ligne claire : mieux vaut accueillir pleinement et dignement une moindre quantité de personnes, plutôt que de continuer avec ce faux accueil de flux migratoires massifs. Nous ne voulons pas accueillir la misère, mais la convertir en vie décente, tant celle de notre peuple que la part des autres correspondant à nos capacités et voulant réellement vivre à nos côtés en société.
Immigration et insécurité : y a t-il un lien, et si oui, lequel ?
À nos yeux, l'insécurité n'est pas liée à l'immigration elle-même, mais à l'absence de maîtrise de l'immigration. L'on observe, d'un côté, la droite affirmer qu'une immigration incontrôlée concentrera les populations nouvelles dans les quartiers défavorisés, et de l'autre, la gauche asséner que le premier facteur d'insécurité et de délinquance réside dans la pauvreté et l'absence de travail ou d'alternative. Ces deux discours se rejoignent en réalité. Pour favoriser l'intégration, nous devons avoir le courage de :
- tirer les conclusions du premier paragraphe et définir des capacités d'accueil à même de permettre aux réfugiés de s'élever socialement, et non de s'entasser sur le territoire français.
- mettre fin à cette politique lâche consistant à centraliser les migrants aux mêmes endroits.
- assurer, entre les français en situation précaire et les migrants, une égalité de traitement sur le plan social : paiement de l'impôt, vitesse d'accès aux prestations sociales, révision de la nature de ces dernières.
- territorialiser les politiques d'emploi afin de répondre adéquatement aux tensions vécues dans les départements où l'accueil est le plus fréquent (voir paragraphe sur le bien-être au travail).
Une procédure de demande d'asile courte et accessible pour limiter l'immigration illégale
Il n'est pas normal de laisser en place une procédure de demande d'asile aussi longue, et ce pour plusieurs raisons :
- cela fait subir une attente interminable aux réfugiés politiques, qui ne sont pas toujours en situation d'attendre la réponse de la France.
- cela incite certains à se tourner vers l'immigration illégale et donc souvent inhumaine, tant pour des raisons politiques qu'économiques.
- cela monopolise les fonctionnaires et réduit leur capacité de travail.
Pour l'ensemble de ces raisons, nous souhaitons nous inspirer du modèle danois et permettre la réalisation intégrale des procédures de demandes d'asile dans un délai de 7 jours depuis les ambassades de France à l'étranger. Un téléservice resterait accessible pour les pays ne disposant pas d'ambassade.
Une seule priorité : préserver l'unité populaire
Se poser une telle question est malheureux car aucune population ne peut être tenue pour responsable de l'endoctrinement qu'elle subit. Toutefois, certaines sociétés répondent à une doctrine conservatrice à un point tel que la vie en société est rejetée par les intéressés et que certains profils (notamment les femmes, les croyants d'autres religions ou athées, les personnes d'une identité autre qu'hétérosexuelle) sont mis en danger par cette situation. À défaut de pouvoir faire régner le respect de chacune et de chacun sur l'ensemble de la planète, il est le rôle de la France de le garantir sur son territoire. Nous ne devons donc pas écarter, en fonction des situations géopolitiques et sociétales, un arrêt net des flux migratoires en provenance de pays dont le contexte social représente un danger pour une partie de nos concitoyens et uniquement sur cette base, dans le rejet de tout jugement de nature ethnoreligieuse. Une telle mesure serait synonyme d'accueil des opposants politiques à de tels régimes, au nom de cette même défense des libertés fondamentales et du respect de la condition de chacune et de chacun. Par exemple, nous estimons que la France s'honore en ayant accueilli Mounir Baatour, premier candidat homosexuel à l'élection présidentielle tunisienne, menacé de mort par des mouvances fondamentalistes islamistes.
Agir à la source : maîtriser la démographie mondiale
Enfin, n'oublions pas que la manière la plus humaine de répondre à la crise migratoire est de permettre à toutes et tous de vivre dignement dans leur pays de cœur. Or les zones du globe les plus pauvres et les plus menacées par le réchauffement climatique sont aussi celles où la croissance démographique est la plus haute. Il existe d'ailleurs des liens de corrélation entre détresse sociale et surpopulation. La subtilité d'un tel aspect est qu'il ne peut susciter de politiques en son propre nom, tant les velléités identitaires poussent à l'adoption de politiques natalistes et au rejet de toute initiative de maîtrise démographique.
C'est donc sur le plan du progrès social et de la déontologie que le sujet doit être abordé, grâce à quatre combats essentiels :
- L'émancipation et la protection des femmes, en contribuant par la diplomatie à la reconnaissance de leurs droits fondamentaux tels l'avortement, ainsi que le planning familial et l'accès facilité à la contraception.
- Le développement massif de la scolarisation, pour assécher le travail des enfants et la nécessité d'accumuler ces derniers pour multiplier les salaires.
- L'instauration de régimes de retraites dignes, pour limiter, dans le même esprit, la dépendance des seniors aux salaires de leurs descendants.
- La garantie, et le maintien des garanties existantes, de la transparence financière de toute ONG humanitaire, poursuivant notamment ces objectifs, afin de s'assurer que chaque centime versé par l'État servira effectivement à l'aide aux peuples concernés en vue de leur dignité humaine et de leur maîtrise démographique. La France ne s'hoborerait pas à financer des dispositifs de corruption ne profitant pas aux plus fragiles.



